Pierre se construit un avenir en béton

Publié le par Esprit Campus

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samedi 24 avril 2010

 

Pierre Lemoine, 20 ans, est en troisième année d'architecture à Rouen. Entre les cours et les stages en entreprise, ce jeune Argentanais a trouvé sa voie.


On dit qu'il faut quinze ans pour former un architecte... C'est en tout cas à l'âge de 15 ans que Pierre Lemoine s'est passionné pour ce métier. « En 3e j'ai effectué un stage en entreprise dans une agence, ça m'a plu. » Au point que tout en préparant son bac scientifique, il passe des oraux pour intégrer une école nationale supérieure d'architecture (ENSA). Il y a une vingtaine d'écoles de ce niveau, dont six en région parisienne, la plus réputée étant celle de Paris Belleville. « J'ai passé cinq ou six concours, et j'ai été reçu à l'ENSA de Normandie, à Rouen. » Pierre fait partie des 120 admis en première année, parmi 1 500 dossiers.

La profession se féminise


Faut-il savoir dessiner pour prétendre intégrer une école « d'archi » ? « Pas obligatoirement..., répond le jeune Argentanais, mais c'est conseillé. » Toutes les filières sont acceptées, et même si les S sont majoritaires, il côtoie ainsi des bacs Arts appliqués, quelques bacs ES et même des L. Autrefois majoritairement masculine, la profession se féminise de plus en plus, et 70 % de ses camarades de promo sont d'ailleurs des jeunes filles.
Pierre termine actuellement sa troisième année. « Le système est un peu calqué sur celui de la Fac : trois ans pour la licence, cinq ans pour le master où tu obtiens le DPLG (« diplômé par le gouvernement »), diplôme d'État qui te reconnaît comme architecte. Pour être en mesure d'ouvrir son propre cabinet ou de signer un permis de construire, il faut une 6e année. » Et pousser jusqu'à huit ans si l'on veut décrocher un doctorat.
Avoir intégré l'ENSA de Rouen lui a permis de goûter à divers aspects du métier. Les cours sont très variés : histoire de l'architecture, sociologie, anthropologie, anglais ou espagnol, construction, représentation (du dessin technique en travaillant les perspectives), « ainsi que plusieurs ateliers de projets, où on réalise des maquettes de bâtiments. » Il faut savoir qu'au fil du cursus, il y a de moins en moins de place dans les niveaux supérieurs, le passage à l'année suivante n'est pas du tout automatique.


Le dessin : 5 % du temps !


Les cours ne font pas tout, d'autant plus que selon la formule « quand on est embauché en agence, il paraît qu'on nous fait réapprendre tout le métier... » Ceci dit, après un stage de découverte en 1re année, l'an passé l'apprenti architecte a justement passé un mois dans une agence. « Là, on touche un peu à tout : on fait de la conception sur ordinateur, mais on travaille aussi avec un ingénieur, un économiste. On rencontre les clients, on fait du suivi de chantiers, du relationnel avec les entreprises. » Et un peu de dessin, quand même ? « La conception de projets, ça ne représente que 5 % du temps ! Un architecte passe beaucoup plus de temps au téléphone que penché sur sa table de dessin... »
Si tout va bien, Pierre sortira de son école vers 23-24 ans. Pour se lancer sur le marché du travail. « En général, on ne trouve pas « facilement du travail », mais on en trouve. » Lui se verrait bien architecte spécialisé en urbanisme, pour « participer à l'amélioration de l'habitat de tout le monde. » Petit à petit, pierre par pierre, c'est ainsi qu'il bâtit son avenir.


François BOSCHER.

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